une ecole efficace

Lorsqu’on s’intéresse à l’éducation, aux apprentissages et à la réussite de tous les élèves, on se pose immanquablement la question : existe-t-il des pratiques pédagogiques qui marchent ?

L’efficacité : une finalité digne de l’éducation ?

Enseignement efficace. Pratiques enseignantes efficaces. Écoles efficaces. L’efficacité est à la mode dans le monde de l’éducation, dans les commissions scolaires et dans les écoles. Cela n’a rien de surprenant, car l’efficacité, entendue comme l’« obligation de rendement » et la « gestion axée sur les résultats », est une dimension incontournable de la logique gestionnaire qui domine nos sociétés occidentales. La définition de l’efficacité offerte par le Larousse reprend par ailleurs un leitmotiv bien connu : « qui produit le maximum de résultats, avec le minimum d’efforts, de moyens; efficience, rendement».. Ainsi formulée, qui pourrait s’opposer à l’efficacité ? Son appel est d’autant plus attirant qu’il revêt, dans ses maxima et minima, une apparence d’objectivité, de neutralité et de bon sens associée aux données quantifiables, aux cibles opérationnalisées en variables découpables, observables. Les meilleures pratiques, celles-là qui produisent les quantités ciblées, seraient plus facilement identifiables, dans un tel cadre, pour ensuite être prescrites et favoriser la performativité des acteurs, des institutions, des systèmes. Des chercheurs américains (Chetty et coll., 2011) font même référence aux enseignants à « valeur ajoutée », soit « ceux dont les scores moyens de leurs élèves sont supérieurs à ceux qu’il est possible d’envisager pour ceux-ci au regard de leurs caractéristiques ainsi que celles de la classe dans laquelle ils sont scolarisés » (Clanet, 2012, paragr. 14).

La réussite scolaire renvoie à l’atteinte d’objectifs de scolarisation liés à la maîtrise de savoirs déterminés, c’est-à-dire au cheminement parcouru par l’élève à l’intérieur du réseau scolaire. Ce cheminement suit le parcours des matières enseignées (le curriculum) dont les programmes sont définis par le ministère de l’Éducation. Il fait l’objet d’évaluations – indiquant la performance — et certaines étapes s’accompagnent d’une diplomation et permettent soit le passage à un niveau supérieur ou spécialisé, soit, en théorie, à une intégration au marché du travail.(Bouchard et St-Amant 1996, p.4).

L’efficacité en éducation peut-elle se mesurer ?

Selon Barbara de Kerchove, pédagogiquement, l’école efficace se fixe des objectifs et n’a pas peur d’avoir des attentes élevées envers tous les élèves. Ouverte et capable d’auto-évaluation, elle assume la responsabilité de ses résultats. Si ceux-ci ne sont pas satisfaisants, elle n’en impute pas la faute aux élèves ou à l’environnement ; elle se questionne et cherche à améliorer la situation. C’est ainsi qu’une telle école permet à chaque enfant de trouver sa place dans la société. Une école efficace part du postulat que tout élève est capable d’apprendre si les conditions sont appropriées. Elle commence donc par mettre en place les conditions d’un enseignement de qualité. Elle favorise aussi la participation des parents en communiquant sur sa vision, ses buts et ses résultats, afin de leur permettre d’adhérer aux valeurs qu’elle promeut. Comment envisager de mesurer un processus aussi sensible que l’éducation, sans mettre à mal un bon nombre d’habitudes et de certitudes ?

La question reste ouverte…

Sources et Références

Educateur N°spécial 2014 Juin – Annie Feyfant, chargé d’études, Institut français de l’éducation
“Peut mieux faire” Didier Pleux
Travailler ça s’apprend Myriam Germain-Thiant

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